jeudi 6 avril 2017

"Ragdoll" de Daniel Cole


Lorsque la police découvre un cadavre dans une mise en scène inimaginable, ce n'est pas une victime, mais six victimes qui les attendent. Le corps n'est en fait qu'une horrible marionnette humaine composée de six parties de corps venues de six victimes différentes. Un vrai puzzle pour retrouver l'identité de celle-ci commence. L'inspecteur Fawkes qui vient de réintégrer la Metropolitan Police de Londres après une sombre histoire, est chargé de l'enquête avec son ancienne coéquipière Baxter. Alors que l'enquête s'annonce déjà compliquer, le tueur diffuse via les médias une liste de six noms et de six dates : ses prochaines victimes. Le compte à rebours est lancé... 

Habituellement quand je vois fleurir de nombreux coups de cœur pour un titre en particulier, je suis plutôt du genre à fuir le livre en question et à attendre longtemps que cette frénésie passe. Mais ici, c'est un titre de La Bête Noire, collection que j'apprécie beaucoup, alors je me suis dit que ça devait vraiment valoir le coup ce fameux Ragdoll de Daniel Cole et j'avoue m'être un peu jeté dessus dès que l'occasion s'est présentée.

"— Qu'est-ce que Simmons ne m'a pas dit ?[...]
Il fallu un bon moment à Wolf pour identifier ce qui était le plus déconcertant dans la scène surréaliste qui s'offrait à ses yeux : une jambe noire attachée à un torse blanc. Incapable de comprendre ce qu'il contemplait, il s'avança. Peu à peu, il remarqua les énormes points de suture qui reliaient des morceaux de corps mal assortis, la peau étirée là où elle avait été percée ; une jambe d'homme noir, une jambe blanche ; une grande main d'homme d'un côté, une main fine et hâlée de l'autre ; une chevelure noir de jais emmêlée qui retombait de manière perturbante sur la poitrine menue et couverte de taches de rousseur d'une femme. Baxter vint se placer auprès de lui, se délectant sans complexe de son écœurement.
— Il ne t'a pas prévenu... Un cadavre certes, mais... six victimes ! [...]"

Un corps, six victimes voilà de quoi annoncer une enquête qui va donner du fil à retordre aux inspecteurs chargés de l'affaire. Surtout que Fawkes se bat encore contre ses anciens démons et surtout une affaire passée dont il n'a pas fini d'entendre parler. Tout le monde est sur les dents, surtout que l'affaire prend une toute autre tournure quand la fameuse liste de victimes fait son apparition. L'affaire "Ragdoll" défraye la chronique et est loin de se tarir, pour notre plus grand plaisir.

Plonger dans Ragdoll s'est se plonger dans une affaire criminelle qui n'a pas fini de nous surprendre. Une affaire marquée par de nombreux rebondissements, par des personnages charismatiques, par un passé qui ne cesse de resurgir et une tournure à laquelle on ne s'attend pas forcément. Au cours de la lecture, le doute s'insinue dans notre esprit, les questions se multiplient (je me suis posée plusieurs fois la question "mais comment est-ce possible ?"), mais le suspens ambiant fait que nous n'avons nos réponses que tardivement ménageant ainsi un suspens jusqu'à la fin. 

Je dois avouer que ce n'est pas Fawkes qui m'a marqué dans ce livre, non, c'est Edmunds ! Edmunds, ce petit stagiaire pourtant des plus perspicaces. On sent qu'il en veut, qu'il veut faire ses preuves, mais qu'il est partagé aussi avec son prochain rôle de futur père. J'ai eu un coup de cœur pour lui, pour sa jeunesse, pour sa niaque, sa ténacité ! J'ai presque envie que tous les honneurs lui reviennent.

Après avoir lu tellement de coups de cœur, de critiques dithyrambiques même sur Ragdoll, je dois quand même dire que je m'attendais à autre chose. Point de coup de cœur pour moi, d'autres thrillers lus récemment m'auront beaucoup plus marqué que celui-ci. Certainement que j'en attendais plus, alors oui l'histoire est prenante, on veut savoir où tout cela va nous mener, comprendre ce jeu de piste même, mais voilà, il me manque quelque chose. 

Pour que Ragdoll soit une "parfaite réussite", il aurait fallu plus de tension à mon goût. Ce genre de tension palpable, qui met parfois presque le lecteur mal à l'aise, qui nous donne une suée froide et fait qu'on s'accroche littéralement à notre lecture. L'histoire est bien menée, les rebondissements sont multiples, et même la fin offre encore son lot de surprises, mais il y a ce manque. Cette petite pointe de tension qui s'insinue au fil des pages est l'élément manquant, pour moi, pour en faire un vrai thriller psychologique à couper le souffle. Dommage...

Néanmoins, Daniel Cole est un auteur très prometteur. L'auteur livre ici une histoire bien menée, une intrigue efficace qui entraîne le lecteur rapidement. Il réussit à faire en sorte que nous lisons ce livre sans s'en rendre compte, nous intriguant plus d'une fois. Son écriture est maîtrisée et avec un peu plus de fougue et de rythme, et surtout une vraie tension palpable, je crois qu'il arrivera à me convaincre totalement ! Pour un premier roman, Ragdoll est annonciateur de belles choses pour la suite.

Pour conclure, je ne dirais pas que Ragdoll fut une lecture en demi-teinte, mais plutôt une lecture qui ne m'a pas apporté ce que j'avais imaginé. En lisant beaucoup de choses sur le net, on pense vraiment que Daniel Cole nous livre ici LE thriller incontournable qui se doit d'être lu absolument, à mon avis non. Alors certes Ragdoll est quand même une lecture bien menée et qui nous tient quelque peu en haleine, mais elle ne me marquera pas autant que je l'espérais.

Ragdoll de Daniel Cole est disponible aux Éditions Robert Laffont dans la Collection La Bête Noire.

Merci à NetGalley & Robert Laffont.

5 mots en bref pour décrire ce livre :
thriller
suspens
marionnette
questions
trouble.

1 commentaire:

  1. C'est exactement le ressenti que j'ai... il est dans ma PAL, et j'attends encore quelques temps avant de le lire. Car je crois que j'en attendrai beaucoup trop sinon. Comme tu dis, trop de critiques dythirambiques et de commentaires élogieux. Je pense que je vais l'apprécier, mais je préfère attendre que le feu s'atténue un peu avant de me lancer.

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