mardi 15 mai 2018

"La Servante écarlate" de Margaret Atwood


La République de Gilead est une république fondée par des fanatiques religieux. Dans celle-ci les femmes jugées fertiles sont réduites au rand d'esclaves sexuelles, vêtues de rouge elles sont des "servantes écarlate" comme Defred. Elles n'ont plus leur vrai nom, elles n'ont plus de famille, elles n'ont qu'un rôle dorénavant, celui d'être au service de leur Commandant et de leur épouse afin de porter leur enfant. Defred en est donc une, et en repensant au temps où elle pouvait vivre comme elle le souhaitait avec sa famille, elle n'aura plus qu'une idée, celle de retrouver sa liberté.

J'avais entendu parler bon nombre de fois de ce livre forcément, et même de sa série télé. J'ai fini par céder, j'ai fini par vouloir vraiment savoir ce qu'était l'histoire de La Servante écarlate de Margaret Atwood et j'en ai donc profité pendant mes vacances pour le lire.

J'avais entendu parler de ce livre comme un "chef d'œuvre", comme un "roman incontournable". Alors roman incontournable peut-être oui, mais chef d'œuvre mouais. Autant l'histoire en elle-même m'a bien entendu fait frissonner, m'a même angoissé pour tout avouer tellement tout me semblait réaliste dans la façon d'être écrite, tellement cela me semblait possible d'en arriver là un jour peut-être. Mais je ne sais pas, il m'a manqué quelque chose... j'ai toujours eu l'impression de ne rester que simple spectatrice, d'avoir l'impression de lire ce roman pour dire de le lire sans entrer véritablement dedans.

L'histoire de Defred, tout comme ce roman, est très particulière. Cette jeune femme, réduite en "servante écarlate" en esclave sexuelle, m'a assez choqué. Son histoire ne nous laisse bien entendue pas de marbre, surtout les passages où son passé nous est conté, son passé "normal" de femme aimée, de mère même. Quand petit à petit, le système de cette République nous est dévoilé, nous en sommes effarés...

La Servante écarlate, c'est aussi l'histoire des droits de la femme, l'histoire de sa place dans la société. Une histoire où ces droits disparaissent presque machinalement afin de mettre en place un système où chaque femme est contrôlée. C'est ça, c'est cette façon dont tout a changé qui marque, qui atteint le lecteur. Parce qu'au fil du récit de Defred, on se rend bien compte que petit à petit chaque droit a été supprimée de manière anodine, en commençant par la suppression de leur compte en banque, pour en arriver à tout cela.

Je dois tout de même souligner que Margaret Atwood a livré ici un roman qui forcément marque, par cette histoire, cette idée même de réduire les femmes à ce rôle. Mais j'admire l'imagination de certains auteurs pour livrer de tels livres ! La Servante écarlate est un classique à lire en effet, qui va marquer forcément chaque lecteur et qui surtout va en faire réfléchir plus d'uns. Et si... et si ce roman annonçait une part de vérité, et si la femme, qui dans certains pays n'a pas une situation enviable, finissait par n'avoir plus que ce genre de rôle. Réfléchissez-y, imaginez donc cela un peu pour quelques minutes... Voilà, c'est là où Margaret Atwood fait fort.

Alors même si La Servante écarlate n'est pas vraiment le roman auquel je m'attendais vu toutes les choses dithyrambiques que j'en avais lu (peut-être en attendais-je plus ou autre chose ?) en effet, c'est un roman qui vaut d'être lu. Au moins pour découvrir ce rôle de "servante écarlate", et aussi surtout pour se rendre compte une nouvelle fois à quel point chaque petite liberté de chacun est précieuse pour ne pas en arriver là.

La Servante écarlate de Margaret Atwood est disponible chez Robert Laffont dans la collection Pavillons Poche.

5 mots en bref pour décrire ce livre :
République
femmes
esclavagisme
choc
liberté.

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