À la disparition d'une femme, c'est tout le causse qui est ébranlé, d'autant plus que sa voiture est retrouvée au départ d'un sentier de randonnée. Dans ce coin, seules quelques fermes isolées subsistent encore avec leurs habitants esseulés. Les gendarmes n'ont rapidement aucune piste, l'hiver sévit et elle n'est toujours pas retrouvée. Cette disparition va toucher plus d'une personne qui vont se retrouver lié à celle-ci sans parfois en avoir conscience. Chacun va prendre la parole, va se livrer au fil des pages et sur certains secrets bien gardés. Personne ne se doute de ce qui se cache derrière cette disparition et que le point de départ de celle-ci se trouve à des milliers de kilomètres...
J'avais eu l'occasion de croiser Colin Niel sur plusieurs salons et c'est grâce à une Opération Masse Critique de Babelio que j'ai pu découvrir son écriture à travers Seules les bêtes.
Difficile de parler de l'intrigue, de cette disparition et des répercussions par peur d'en dire trop. Il va vous falloir découvrir cela plus en détails par vous-même.
Seules les bêtes, c'est l'histoire d'une disparition, mais c'est surtout l'histoire de plusieurs personnages. D'Alice, de Joseph, de Maribé, de Michel ou encore d'Armand. Des personnages qui se retrouvent tous mêlés à cette fameuse disparition, sans vraiment le savoir, sans vraiment avoir de lien à première vue entre eux. Ils sont tous liés, ne le savent pas, ne se doutent pas que ce qu'ils peuvent faire ou dire va engendrer. C'est l'histoire de plusieurs vies, de plusieurs solitudes qui se croisent.
"Parce qu'à force d'être tout seul, t'as appris à te connaître. Tu sais que si ici, au milieu du Causse et de tes animaux, tu te sens pas bien, ça veut dire que dedans, ça sera encore pire. Et alors, tes brebis, tu te mets à les détester comme c'est pas permis. Tu sais qu'elles y sont pour rien, que c'est toi qui les élèves et pas l'inverse, ça change rien. Tu les détestes parce que t'as personne d'autre à détester."
Un roman peut sembler prévisible aux premiers abords, mais peut aussi être très bon ! Il semble prévisible avec Alice et Joseph, le lecteur vient à imaginer les événements (oui parce qu'un livre, c'est aussi faire jouer l'imagination du lecteur et l'inviter à se faire sa propre histoire avant le dénouement !) et se retrouve alors d'autant plus surpris par la tournure que prend ensuite l'histoire. Qui aurait pu imaginer cela comme point de départ ? Sincèrement, je réponds personne ! Je ne me saurais jamais douté un seul instant que tout partait de ce genre de situation.
Avec Seules les bêtes, Colin Niel offre un polar noir et déroutant. Il nous plonge dans l'environnement de ses personnages grâce à des paysages particuliers qu'il réussit parfaitement à nous retranscrire, nous plonge au cœur des vies des divers protagonistes en offrant à chaque fois un langage et un vocabulaire propre à chacun (je crois que c'est ce que j'ai préféré !) et ponctue son histoire de rebondissements des plus surprenants pour en faire une intrigue réussie.
Seules les bêtes est un roman saisissant, surprenant, presque poignant. Dans ce livre, à travers ses personnages, Colin Niel met en avant la solitude des hommes, la capacité que certains ont à tout faire pour être aimés ou se sentir aimé. C'est noir, brut et maîtrisé du début à la fin. On aurait pu frôler le coup de cœur presque...
C'est au final une jolie découverte, une belle surprise, et après avoir lu celui-ci, peut-être, me laisserais-je tenter un jour par la lecture de ses autres romans...
En attendant, Seules les bêtes de Colin Niel est disponible aux Editions Le Rouergue Noir.
5 mots en bref pour décrire ce livre :
rural
disparition
vengeance
suspens
surprise.
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