Souvenez-vous, il y a quelques semaines, je vous parlais d'un roman coup de cœur, un roman qui respire la vie, l'amitié à tous les âges, il s'agissait du livre d'Anne-Gaëlle Huon Le bonheur n'a pas de rides, que vous pouvez retrouver par ici. Après avoir pris un énorme plaisir à lire ce livre et surtout à découvrir Paulette, j'en ai pris tout autant à en découvrir un peu plus au fil des jours sur sa charmante auteure. Ayant plus d'une question qui me trottait en tête, Anne-Gaëlle a bien voulu y répondre et c'est avec plaisir qu'aujourd'hui, je partage tout cela avec vous...
Bonjour et bienvenue sur LaDoryquilit Anne-Gaëlle Huon, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
J'ai 33 ans, j'habite à New-York avec mon mari et mes deux petits garçons et j'écris des romans qui donnent envie d'aimer fort et de vivre longtemps. J'aime : les grand-mères au grand cœur, les brioches au chocolat, les soirées karaoké, raconter ma vie sur instagram, l'odeur des fournitures scolaires. Je n'aime pas : les graines dans la pastèque, les gens qui disent "au jour d'aujourd'hui", les ongles de pied trop longs, et les fontaines vides.
Parlez-nous de votre dernier roman "Le bonheur n'a pas de rides" paru il y a quelques semaines chez City Éditions.
C’est l’histoire d’une vieille dame prénommée Paulette. Elle a 85 ans, un caractère bien trempé, et pas toute sa tête. Enfin, ça, c’est ce qu’elle prétend. Cette dame va se retrouver malgré elle la nouvelle pensionnaire d’une auberge perdue en pleine campagne où les pensionnaires comptent plus d’années que de dents. Elle n’aura alors plus qu’une obsession : en partir ! Pour faire passer le temps, notre héroïne va enquêter sur les autres habitants qui semblent protéger de bien sombres secrets…
Les lecteurs décrivent ce roman comme un texte optimiste et lumineux, qui les fait sourire autant qu’il les émeut. Le Bonheur n’a pas de rides parle d’amour et d’amitié à l’heure où on ne s’y attend plus. Paulette est sur le point de vivre une aventure qui va changer sa vie, et peut-être enfin lui donner un sens…
Comment vous est venue l'idée d'écrire ce roman ?
L'idée de ce livre m'est venue dans l'auberge de mon père, un hôtel restaurant où je l'aidais à faire le service. Entre le plat du jour, le coup de feu de midi et les frites faites maison, j'ai fait la connaissance d'une habituée, une vieille dame qui avait sa table attitrée et qui s'assurait d'être toujours désagréable lorsque je prenais sa commande. Un jour, cette vieille dame n'est plus venue. À présent, elle continue de vivre dans ce roman…
Anne-Gaëlle à l'auberge-restaurant de son père Photo de la page Facebook Anne-Gaëlle Huon Auteur |
Paulette, votre héroïne, est une super mamie de 85 ans, un personnage principal comme on en croise rarement, pourquoi avoir fait ce choix ?
Les grand-mères font des héroïnes formidables. J’aime visiter leur rapport au monde actuel, les observer vivre, encombrées de leurs secrets et de leurs souvenirs. Je crois qu’il y a une forme de catharsis, une façon de contenir un peu une angoisse du temps qui passe en faisant vivre des aventures extraordinaires à des dames très âgées et surtout très attachantes.
J'ai vu sur votre page Facebook, que l'auberge de Monsieur Yvon était inspirée de celle tenue par votre père, avec d'ailleurs de très grandes similitudes, était-ce également une façon de rendre hommage au travail de votre père ?
Je crois que ce livre rend plutôt hommage au goût de l'écriture qu'il m'a transmis. Il a une âme d'artiste, qu'il exprime dans ses peintures (Papa, si tu me lis, sache que tes peintures n'ont rien à voir avec les croûtes d'Hyppolyte qui décorent les murs de l'Auberge dans le roman), mais aussi dans l'écriture. Son père avant lui écrivait aussi, et mon fils fabrique chaque jour un petit livre à l'école pour raconter des histoires à ses copains... Je crois que ces choses se transmettent, et que nous sommes tous des passeurs de quelque chose qui nous dépasse...
Chaque personnage, chaque pensionnaire de l'auberge de Monsieur Yvon a sa propre histoire personnelle, son propre vécu, sont ils tous nés de votre imagination ou vous ont-ils été aussi inspirés de personnes croisées ?
Les personnages clés ont été inspirés par l'auberge de mon père. Nour par exemple, me rappelle Nora, la cuisinière de l'auberge de Bagneux, qui fait des couscous fabuleux. Pareil pour Hyppolyte, qui est inspiré de l'un des pensionnaires de l'auberge. Mon père lui confiait souvent de menues taches qui se transformaient en histoires tellement rocambolesques que je n'ai pas pu les inclure dans le roman : personne n'y aurait cru ! Monsieur Georges lui, en revanche, est né de mon imagination. Mais il me fait penser à mon mari, par son élégance et sa délicatesse.
Parlons un peu plus de vous Anne-Gaëlle, que signifie être auteur pour vous ?
Ah ! Tellement de choses... Je crois que c'est d'abord une main tendue à la petite fille qui est en moi, une sorte de promesse tenue. C'est aussi une façon pour moi de me sentir vivante : écrire, c'est accepter de se dévoiler, et par là-même de se rendre vulnérable. Je préfère mille fois vivre en prenant des risques, que de me morfondre dans une vie qui me déplaît... Je crois au merveilleux.
Comment vous est venu le virus de l'écriture ?
Je crois que je suis née avec, transmis par mon père, et son père avant lui, un breton qui écrivait des poèmes pendant la guerre... Mon grand-père disait de moi qu'enfant je m'exprimais comme si j'avais cinq ans et que j'écrivais comme si j'en avais quinze. Je ne sais toujours pas si c'était un compliment ! Toujours est-il que je suis bien plus à l'aise pour exprimer mes sentiments à l'écrit...
Lisez-vous vous-même ou évitez-vous de lire afin de ne pas vous inspirer d'autres auteurs ?
Je lis énormément. Et je suis convaincue que les meilleurs auteurs sont avant tout de grands lecteurs. Ceci étant, je suis attentive à ne pas lire des auteurs qui traitent de sujets similaires aux miens lorsque je travaille sur un manuscrit... Les films m'inspirent aussi beaucoup - Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain est un fil rouge dans mon dernier roman.
Si oui, certains auteurs vous inspirent-ils particulièrement ? Avez-vous peut-être d'ailleurs des livres à nous recommander ?
Plein ! Vous pouvez retrouvez mes chroniques coups de coeur sur mes comptes Instagram et Facebook. Récemment, les lectures qui m'ont le plus enthousiasmée ont été
1/ Le Gang des Rêves (Luca di Fulvio), ou la vie d'une famille italienne dans le New York des années 20. Impossible à lâcher !
2/ Dans la Forêt (Jean Hegland), l'histoire de deux filles qui se retrouvent seules un jour où l'électricité et le monde tel qu'on le connaît disparaissent... Sublime !
3/ L'enfant mouche (Philippe Pollet-Villard), l'Histoire vue par une toute petite fenêtre, celle d'une orpheline dans un village français pendant la seconde guerre mondiale. Eblouissant !
Si vous ne devez en lire que trois, lisez ceux-là !
Quels sont vos projets pour la suite ? Une autre histoire est-elle déjà en cours d'écriture ?
Oui, j'ai plusieurs manuscrits en cours, je vais de l'un à l'autre selon les humeurs. Je ne suis pas de celles qui écrivent très vite. J'ai besoin que l'histoire s'impose à moi, et que je la vive, profondément. J'aime quand les romans s'écrivent avec le coeur, je crois que les lecteurs sont sensibles à cette sincérité là.
Et pour finir Anne-Gaëlle, avez-vous un dernier mot pour vos lecteurs ?
Un grand merci à tous ceux qui m'encouragent au quotidien : lecteurs, bloggers, libraires, amoureux des mots. Pour votre santé, lisez ! Et bienvenue à l'auberge !
Retrouvez-moi sur Facebook & Instagram
@annegaelle_huon_auteur
www.annegaelle-huon.com
Un grand merci Anne-Gaëlle ! Quel plaisir de vous lire et d'en savoir plus sur votre roman et vous-même, on sent que vous êtes une passionnée d'écriture, de vos histoires et même de la vie et cela fait chaud au coeur.
Pour tous ceux qui n'ont pas encore lu Le bonheur n'a pas de rides, et bien qu'attendez-vous ? Foncez !! Il est toujours disponible chez City Editions.
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