mercredi 9 août 2017

- Emilie Collins -

Une nouvelle interview en plein mois d'août ? Hé bien oui, pas de temps mort pour vous faire découvrir des auteurs et des livres qui se doivent d'être lus !

Aujourd'hui, une auteure s'est à son tour prêtée au jeu de ma petite interview et de mes questions à la suite de la lecture d'un de ses romans... Il s'agit d'Emilie Collins !

Copyright Erge

J'ai découvert Emilie Collins avec la parution de son dernier roman Les délices d'Eve. Oui, souvenez-vous, ce roman doux et sucré, qui nous fait saliver aussi bien avec l'histoire d'amour qu'il renferme qu'avec toutes les délicieuses pâtisseries croisées au fil des pages... Si vous l'avez loupé, je vous parlais des Délices d'Eve par ici !

À la suite de quelques échanges, Emilie Collins a bien voulu répondre à mes quelques questions et je vais être tout à fait honnête avec vous, j'ai pris un énorme plaisir à lire ses réponses qui m'ont fait rire, sourire et qui respirent la passion et la joie de vivre (et la pâtisserie !). Je suis sure que vous allez les apprécier autant que moi, alors je vous laisse les découvrir dès à présent...

Bonjour et bienvenue sur LaDoryquilit Emilie, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Bonjour, merci à LaDoryquilit de m’accueillir ! Oh la la, me présenter ? Exercice difficile ! J’ai trente-huit ans et suis naïve comme une gosse. J’essaye de mon mieux d’élever mes trois petits lutins, et eux me disent que je suis une mère complètement « perchée » (c’est leur mot !). J’adore le Nutella et je me soigne aux plantes et huiles essentielles. Je m’intéresse à tout, mais j’ai arrêté de regarder les informations, car cela me faisait fondre en larmes. Je passe mon temps à lire ou écrire des livres, et adore réfléchir « avec mes mains » en bricolant ou jardinant. En fait, je crois que je me résume à une accumulation de contradictions qui ont pour seul point commun que je me sens à l’aise avec toutes !

Parlez-nous un peu de votre nouveau roman "Les délices d'Eve" paru il y a quelques semaines dans la Collection &moi.

C’est mon bébé ! J’ai pris énormément de plaisir à l’écrire. Quand je l’ai enfin tenu entre mes mains avec cette couverture que j’aime tant, je l’ai relu, et je me suis dit : « mince, c’est moi qui ai écrit ça ? ». En fait, il me donne la même impression que mes lutins. Je l’ai fabriqué et mis au monde, mais il ne m’appartient plus, je ne peux que le regarder prendre son envol et accomplir son chemin du mieux qu’il peut. Zach et Eve ont fait partie de moi pendant plusieurs mois. J’ai dormi avec eux, je les ai consolés, écoutés, poussés dans leurs retranchements. Mais aujourd’hui ils ont quitté le nid, et appartiennent aux lectrices qui les investissent de leurs propres émotions. Je ne peux que les regarder grandir en les accompagnant de mon amour.

"Les délices d'Eve" fait la part belle à la pâtisserie à travers son histoire, pourquoi ce choix ?

Parce que je suis horriblement gourmande ! Sachant que j’ai été diététicienne, mon alimentation est catastrophique, j’illustre parfaitement le proverbe « les cordonniers sont les plus mal chaussés ». Avec cette histoire, je voulais transmettre mon goût pour la pâtisserie, et c’était l’occasion pour moi de m’y fourvoyer sans complexe et sans mauvaise conscience ! Mais la pâtisserie, au-delà du plaisir que l’on prend à la déguster, est un art extrêmement exigeant et difficile. Il demande beaucoup de travail, d’investissement, de rigueur. C’est un métier que l’on ne peut faire qu’avec passion. Et c’est cet aspect-là que je souhaitais montrer également, la passion et le travail. Parce que lorsque l’on entre dans une pâtisserie, ou que l’on voit arriver son dessert au restaurant, ce que l’on savoure, c’est la passion et l’amour du pâtissier pour son travail. Je crois que chaque dessert est un don de soi, un cadeau que l’on offre à celui qui le mange. Et tous ceux qui passent un après-midi en cuisine pour préparer un dessert somptueux à des amis, toute maman qui fabrique un gâteau d’anniversaire pour son enfant sait de quoi je parle. La mère, ou le père, qui prépare quotidiennement le repas familial le sait aussi, et je l’ai appris à mes lutins. Aujourd’hui, quand le plus petit me demande ce que j’ai mis dans le plat, les deux grands lui répondent « Tu sais bien que quand maman cuisine, l’ingrédient principal, c’est l’amour ».

 Votre livre est assez riche, entre la passion qui est vraiment au rendez-vous aussi bien la passion amoureuse ou la passion professionnelle de chacun des personnages ou encore la mise en avant des liens familiaux très forts entre un frère et une sœur. Comment avez-vous fait pour tisser cette histoire autour de tout cela ? 

Pour ce livre, je n’ai pas eu besoin de faire de recherches. J’ai passé un BTS de diététique, et j’ai travaillé dans un hôtel restaurant pendant six ans. Je savais donc de quoi je parlais pour l’avoir vécu : j’ai puisé dans mes émotions. Je connais l’ambiance qui règne dans une cuisine, les gestes techniques, l’esprit d’équipe, la tension du coup de feu. Je le répète parce que c’est important pour moi : ce sont des métiers très exigeants, très durs physiquement et émotionnellement, et avec peu de retours. L’artiste qui sue, cours et souffre dans sa cuisine n’entend pas les exclamations de bonheur qui s’élèvent dans la salle, ils ne voient pas les yeux brillants de ceux qui se régalent de son œuvre. Il faut donc qu’il trouve ses forces dans cette passion pour ce qu’il fait. Et je peux vous dire que quand vous ouvrez la cuisine au petit matin en plein hiver et que ça gèle (il n’y a pas de chauffage en cuisine), ou que vous finissez le service avec les jambes lourdes et le dos brisé, il en faut de la passion pour revenir le lendemain et donner chaque jour le meilleur de vous-même ! La passion, je crois que c’est une façon d’être. Il me paraît difficile d’être passionné au travail, et de tempérament raisonnable et posé dès qu’on pose son tablier ! Alors c’est une nature que l’on apprend à gérer, comme tout autre trait de caractère, avec les forces et les faiblesses que cela apporte. Quant au lien très fort qui unit Sébastien et Eve, il découle à la fois de ce caractère passionné et de l’univers hostile où ils ont grandi. Leur mère n’a pas joué son rôle (contrairement à la mienne, qui est une vraie mère poule aujourd’hui encore !), ils se sont donc refermés sur eux-mêmes pour compenser. Leur lien est ce qui leur a permis de survivre, mais surtout de panser leurs blessures affectives. Parce que tout être vivant a besoin d’amour et de protection. Alors s’il ne le reçoit pas là où il le devrait, il ira le trouver ailleurs. Et ce lien choisi sera d’autant plus fort.
Je suis vraiment désolée, je peux être très bavarde, je vous fais des réponses très longues !!

Vos personnages d'Eve et Zacharie vous ont-ils été inspirés par des personnes "réelles" ou sont ils uniquement sortis de votre imagination ? D'ailleurs, imaginons une seconde que vous devez leur donner un visage pour un film, quels acteurs pour les interpréter ?

Zacharie s’inspire d’un homme que je respecte profondément, le chef Etchebest, Meilleur Ouvrier de France et rugbyman… cela vous rappelle quelque chose ? 😉 Je m’en suis directement inspirée parce que j’admire à la fois le professionnel et l’être humain. C’est un personnage public, il suscite donc forcément des réactions contradictoires. Mais par ce que je sais de son parcours, par le caractère qu’il montre dans ses émissions, et par les échos que j’ai eu de personnes l’ayant vraiment connu, je peux dire qu’il est fidèle à l’image qu’il montre. C’était donc pour moi une façon bien humble et anonyme de lui rendre hommage. Eve… je ne peux pas vous dire. Eve a débarqué dans ma tête sans que je l’aie choisie. Je crois qu’elle était vraiment destinée à Zach. Parce qu’elle est suffisamment forte pour lui tenir tête, et suffisamment douce et vulnérable pour lui apprendre à « arrondir les angles ».

Le Chef Etchebest

Pour les acteurs, wouaaa, quelle question !! C’est comme écrire sa lettre au père Noël !! Je crois que pour son professionnalisme, sa rigueur, son sens du devoir et ses difficultés émotionnelles, je verrais très bien Zach incarné par Alex O’Loughlin, l’acteur qui joue Steve dans le remake de la série Hawaii 5-0. Et vu qu’il est tout simplement à tomber, surtout si vous avez son numéro n’hésitez pas à lui proposer le rôle, je lui donne sans problème ! Mais bien sûr il faudrait qu’on déjeune ensemble pour en parler… Pour Eve, aïe, je ne sais pas. Je vais rarement au cinéma (à part pour des dessins animés !), et je regarde très peu la télé, donc mes références sont plutôt anciennes… Jennifer Garner peut-être ? Mais je ne suis pas convaincue.

Alex O’Loughlin & Jennifer Garner

Parlons un peu plus de vous maintenant Emilie, pour faire le lien avec votre roman "Les délices d'Eve", si vous étiez une pâtisserie laquelle seriez-vous et pourquoi ?

Euh… je peux choisir la farandole des desserts ?? Parce que entre une tarte aux framboises, à la fois croustillante, crémeuse, gorgée de soleil et sucrée avec une pointe d’acidité… ou la crème brûlée, avec sa carapace de sucre caramélisé qu’il suffit de tapoter pour craquer, et la douceur fondante de sa crème… ou le fameux triple chocolat sur lit de biscuit craquant… impossible de choisir ! Comme je le disais, je suis faite de beaucoup de contradictions, alors j’aime les pâtisseries contrastées. Et les framboises… c’est mon enfance et le jardin de mon grand-père avec sa pipe.


Qu'est ce qui vous a donné envie d'écrire ? Et plus particulièrement des romances ? 

Je n’ai pas une très bonne mémoire, mais il paraît que déjà quand j’étais gamine, je me baladais avec dans mes poches des petits carnets où j’écrivais des histoires et créais des personnages. Je crois que rien ne m’a donné envie d’écrire. J’écris parce que c’est en moi, tout comme j’ai les yeux marrons ou les cheveux rebelles. L’écriture s’est endormie plusieurs années, mais depuis qu’elle s’est réveillée, j’ai pris conscience qu’elle fait partie de ce que je suis. Et quand je n’écris pas, c’est que je réfléchis à ce que je vais écrire. Les embryons d’histoires, des répliques de personnages, des décors ou des rencontres occupent constamment une partie de mon esprit. C’est parfois difficile à vivre. D’abord parce que cela veut dire qu’il n’y a aucun moment où je puisse dire « ouf, j’ai fini mon boulot, je me pose avec un apéro ». Parce que autour de la table, il y a encore des ombres de personnages qui trainent. Ensuite parce que ces histoires, quand elles ont assez muri pour arriver à la phase d’écriture, sont parfois plus consistantes que le présent réel. Sauf pour mes lutins, qui eux ont la priorité absolue. Mais il m’arrive d’essayer de plonger mon chéri dans mon histoire en cours d’élaboration, de lui parler de mes personnages comme s’ils étaient réels et que je venais de passer la journée avec eux… et de sentir qu’il est un peu dépassé parce que ça fuse dans tous les sens !! 😉 Alors il m’écoute parce qu’il sait que j’ai besoin de partager ça avec lui, puis il attend patiemment que l’histoire soit écrite pour la lire et me donner son avis.

Je suis venue aux romances un peu par hasard. Ce qui me plaît dans les romances, c’est la liberté qu’elles donnent. D’accord, il y a une trame « officielle » : le fil directeur de l’histoire est une histoire d’amour, et il y a un happy end. Mais je considère cela comme la toile vierge d’un tableau : à l’intérieur de ce cadre, on peut faire absolument ce que l’on veut ! Et c’est cette liberté que j’aime. Je peux donc explorer tous les domaines que je veux, toute la gamme des émotions humaines, adopter le point de vue qui m’inspire, avoir un style différent à chaque histoire… Il n’y a pas de limite. 

Etes-vous vous-même une lectrice de ce genre ? Avez-vous justement des titres à nous recommander peut-être ?

J’en ai lu jeune, j’avais arrêté, et je redécouvre maintenant. Ce qui me plaît justement, c’est cette liberté nouvelle qui souffle sur la romance et dont je viens de parler. Je le trouve notamment beaucoup dans les plumes francophones que j’ai découvertes, comme Julie Huleux, Mikky Sophie ou Céline Mancellon, Lhattie Haniel ou Florence Cochet. Et étant publié chez Emoi, je me suis spontanément rapprochée de Scarlett Cole, dont j’aime beaucoup l’œuvre et qui est une personne adorable. Mais toutes les auteures que j’ai rencontrées, notamment comme vous, au Festival des Romantiques, sont adorables.

Exemple de romans des auteures citées par Emilie Collins

Certains auteurs ont des méthodes d'écriture bien particulières, comme suivre un schéma pré-établi, écrire dans le silence ou un endroit particulier, avez-vous des petits rituels d'écriture ?

J’aimerais !! Mais en fait, avec trois lutins d’âges différents (mes fils ont 4 ans, 8 ans et 13 ans) et ayant donc des rythmes et des besoins variés, il est difficile d’avoir un emploi du temps régulier. Du coup j’ai appris à m’adapter, un peu comme les gens qui travaillent de nuit et sont capables de dormir à n’importe quelle heure ou de faire des siestes éclair pour récupérer. J’écris dès que je peux, j’ai toujours un carnet sur moi. Je peux écrire un quart d’heure au parc, comme quatre heures d’affilée quand ils sont à l’école et que je ne travaille pas. La plupart du temps, l’histoire se construit longtemps dans ma tête, elle m’empêche de dormir, fait les courses avec moi, étend le linge… jusqu’au moment où nous sommes prêtes toutes les deux. Tout est dans ma tête, mais je n’ai jamais de plan établi, je ne sais jamais où chaque phrase va m’entraîner, et parfois un simple mot fait jaillir tout un chapitre nouveau dont je n’avais pas idée. Alors l’écriture peut se faire très rapidement. Le premier jet des Délices d’Eve a été écrit en un mois et demi. Et vient ensuite le temps où il faut se détacher du livre, le laisser reposer, le relire, le soumettre aux beta lectrices, laisser reposer leurs avis, relire… Les fois où les mots coulent à flot, je travaille à l’ordinateur, car je tape plus vite que je n’écris. D’autres moments plus difficiles ou parfois d’une tonalité particulière exigent le papier. Mon seul rituel peut-être, est que j’aime garder le même stylo pour tout un livre. Je le prends au hasard au début, mais après j’ai besoin de le retrouver tout du long. Un peu comme un bâton de marche. 

"Les délices d'Eve" est votre second roman, après "L'autre chemin", de nouveaux projets sont-ils en cours ? 

Oh oui alors !! Je travaille sur une série très particulière, dont le premier tome est en correction. J’espère pouvoir vous en dire plus rapidement ^^ Et vu le succès de Sébastien et les demandes de spinoff que de nombreuses lectrices m’ont transmises… hé bien oui, Sébastien est revenu hanter mes nuits, et son histoire est en train de se construire dans ma tête. Je vous avoue qu’au début, cela m’impressionnait, car il a eu un tel succès, que je me disais qu’il serait impossible de raconter son histoire en étant à la hauteur des espoirs qu’il a fait naître. Mais je crois avoir réussi à me « reconnecter » avec lui, parce qu’il m’a soufflé durant plusieurs nuits blanches ce qu’il voulait vivre, et comment, et avec qui. Donc je lui ai demandé de me laisser dormir pour travailler sur le tome 2 de ma série, et lui ai promis qu’après ce serait son tour ! Vous le connaissez, Sébastien est un homme compréhensif, il a accepté, et depuis je peux à nouveau dormir ! 

Et pour finir Emilie, avez-vous un dernier mot pour vos lecteurs ?

Un mot ? Alors ce sera « merci ». Merci d’accueillir et d’aimer mes personnages, qu’ils ne soient pas seuls et perdus après avoir quitté le nid. Merci de prendre le temps de venir vers moi après vos lectures pour me dire ce que vous avez aimé, ce qui vous a manqué, ce qui vous a fait vibrer, ce que vous auriez voulu avoir en plus… Merci de partager toutes vos émotions et réflexions avec moi. J’essaye de prendre le temps chaque fois de vous répondre, mais si je rate certains posts, j’en suis désolée. Je suis une débutante sur les réseaux sociaux, alors parfois j’ai des loupés. Mais sachez que chaque remarque, chaque impression laisse son empreinte dans mon esprit et fait évoluer mon écriture, et ma façon d’aborder mes histoires. C’est une aide précieuse pour grandir et se renouveler, d’autant que l’écriture est un acte solitaire. Alors… Merci à toutes.

Un très très grand merci Emilie pour vos réponses ! C'est vraiment beaucoup de plaisir de vous lire et d'en savoir plus sur "Les délices d'Eve", mais aussi sur vous. J'ai transmis votre roman à Alex O’Loughlin il doit vous contacter 😉 et j'ai hâte de découvrir ce que vos autres romans vont nous réserver (surtout avec Sébastien !). Je suis sûre que cela va donner envie à bon nombre de lecteurs de vous lire rapidement, en tout cas moi je file dorénavant me plonger dans "L'autre chemin" qui attend dans ma PAL.

Je vous rappelle pour finir que Les délices d'Eve d'Emilie Collins est disponible dans la Collection &moi, tout comme son premier roman L'autre chemin.



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