Ce sont des vacances de rêve qui ont tourné au cauchemar. Enfants, Solyne et Manon ont vécu un véritable drame en perdant leurs parents dans une collision entre leur voiture et un avion. Un accident rarissime, un drame qui a bouleversé leur vie. Devenues jeunes femmes, les deux sœurs tentent de se reconstruire après cela et essayent de mener une vie normale.
Le roman s'ouvre avec le drame qui bouleverse à tout jamais cette famille avant de découvrir un peu plus Solyne et Manon, ces jumelles qui ont réchappé de celui-ci. On vit leur quotidien marqué par le deuil encore vivace, par la routine qui s'est installée, mais aussi et surtout par la relation que celles-ci partagent. Relation parfois houleuse mais portée avant tout par un puissant amour.
Les divers personnages qui les entourent font que le lecteur se pose rapidement quelques questions, qui sont-ils réellement ? Que se passe-t-il même ? On sent qu'il y a quelque chose de presque anormal, on l'effleure bien souvent du bout des doigts et Sophie Aubard joue de ça tout au long de ce roman.
Le roman met l'accent sur le deuil, cette phase de deuil que chacun vit à sa façon, qui peut être plus longue et douloureuse pour certains. Chacun a sa propre thérapie pour pallier à l'absence des êtres chers, pallier à cette peur d'oublier leur voix, leur visage, leur odeur... Sophie Aubard aborde cela au fil du roman avec justesse et sans fioritures.
"Les maux physiques peuvent être endormis, la tristesse et le chagrin ne connaissent eux aucun remède."L'auteur met également l'accent sur la gémellité. Solyne et Manon sont si différentes mais tellement complémentaires. L'une a réussi à surmonter la mort de ses parents tandis que l'autre n'a de cesse d'y penser, l'une est ouverte et profite de la vie, mais la seconde est renfermée et se sait s'ouvrir aux autres. Mais on ressent dès le début que Solyne est Manon sont vraiment fusionnelles, elles sont véritablement le miroir l'une de l'autre. Sophie Aubard réussit à en faire quelque chose de réellement fascination à travers Pas de deux.
L'écriture de Sophie Aubard est sensible, efficace et vraie. Le lecteur sera touché plus d'une fois. On ressent également une certaine tristesse qui émane de ce Pas de deux tout au long de sa lecture. Je trouve que c'est un livre en fait qui sort un peu du lot. C'est un livre porté par une tristesse palpable du début à la fin, mais qui n'est pas là pour tirer les larmes du lecteur.
Pas de deux est un livre court, seulement 200 pages, mais l'histoire est tellement bien construite et ficelée que j'ai eu l'impression d'en lire facilement le double ! On ne voit pas le temps passer, on l'ouvre et on se plonge dedans sans retour en arrière jusqu'à la fin. Sophie Aubard nous amène dans un dénouement des plus surprenants, un qui nous laisse bouche bée même s'il était amené petit à petit au fil des pages et nous laisse presque pantois en refermant ce livre.
A souligner également la couverture simple mais efficace, mais aussi chaque petite introduction en début de chapitre avec un fait divers lié à une catastrophe aérienne, cela souligne encore un peu plus le point de départ dramatique de ce roman et permet à l'ensemble d'être encore un peu plus "lié".
N'hésitez pas à tenter ce Pas de deux de Sophie Aubard qui est disponible à l'Atelier Mosésu.
Merci aux Editions Mosésu.
5 mots en bref pour décrire ce livre :
drame
famille
aller de l'avant
surprenant
convaincant.